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Les Antilles : terres rêvées, terres promises, terres enviées... - Sugarcanelane

Les Antilles

Terres rêvées, terres promises, terres enviées

Une habitation, une plantation, aux Antilles... Ça vous évoque quoi ?
Sans doute un verre de rhum, un ti-punch — ou mieux, un punch planteur, fruité et rafraîchissant — sur la terrasse d'une belle villa créole.

Il fait beau — forcément.
La brise est douce et légère — les alizés, forcément.
Vous planez — forcément — car… c’est un rêve !
Enfin, un rêve accessible tout de même.
Chère lectrice, cher lecteur, je te sens curieux et ouvert d’esprit. Tu devines qu’une habitation ou une plantation, c’est un peu plus que ça. Et c’est bien pour ça que tu es sur ce site.

Alors approche, j’ai une histoire à te raconter…

Habitation ou Plantation ?

À la Martinique et comme dans presque toutes les Antilles, les deux vont ensemble. On utilise plus fréquemment le terme d’habitation dans les Antilles françaises tandis que plantation est plus commun chez les anglophones.

Historiquement, l’habitation désigne l’ensemble des terres et des constructions d’un domaine agricole : la maison de maître, les bâtiments domestiques et industriels, les champs (presque toujours de la canne à sucre), les esclaves (qui font partie des biens meubles) et le bétail. C’est une unité économique, une micro-société marquée par une séparation sociale rigide entre maîtres-propriétaires et esclaves-travailleurs qui est aussi une coupure raciale.

On naît sur l’habitation, on y trime — ou on la gère, question de point de vue — et on y meurt.

Erreur Historique

Par une grossière erreur d’aiguillage qui l'amena aux Antilles, Christophe Colomb, changea à jamais la destinée de quelques milliers de Caraïbes et de plusieurs millions d’Africains, et fut à l’origine de la société d’habitation.

Rien que ça...

Voilier 4 mats

1502 : le célèbre navigateur italien aborde le rivage de la Martinique, convaincu d’être sur les traces du célèbre Marco Polo revenu des Indes Orientales deux siècles avant lui, les cales de ses vaisseaux pleines de trésors et de récits fabuleux.

Mais à la Martinique, point de pierreries, point d’or ni de soieries : avec ses forêts certes luxuriantes et quelques tribus d’Indiens caraïbes chasseurs-cueilleurs un brin farouches, l’île ne présentait guère d’intérêt pour la Couronne Espagnole qui avait financé l’expédition. Jusqu’à sa mort Christophe Colomb comme ses contemporains, resta persuadé qu’il avait accosté les fameuses terres des Indes du mauvais côté, le bord occidental où visiblement le commerce de la soie n’avait pas cours. Longtemps on appellera les Antilles Indes Occidentales et encore aujourd’hui, West Indies.

Pendant plus d’un siècle, la Martinique est un repère de pirates et autres aventuriers des mers. On y jette l’ancre pour se ravitailler en eau douce, faire du troc avec les Caraïbes, les habitants de l’île, ou y enterrer quelque butin…

C’est en 1635 que Pierre Belain D’Esnambuc, un flibustier normand  au service de l’illustre cardinal de Richelieu, fait de la Martinique délaissée par les Espagnols, une colonie française. On y planta d’abord du tabac, du café, du coton, du cacao et de l’indigo destinés au (désormais) vieux continent. La canne à sucre s’imposa plus tard.

Nouveau Monde, Nouvelle Donne

Au début il n’est pas question d’habitations. Les premières implantations coloniales sont sommaires et largement inspirées de l’habitat caraïbe : quatre fourches d’arbres plantées dans le sol et jointes avec des pièces en bois, le tout recouvert de feuillages, histoire de s’assurer le couvert et de quoi stocker les récoltes destinées à l’Europe.

Pour le travail de la terre, on fait appel à des engagés : principalement des ruraux, quelques artisans, pas mal de malotrus et des repris de justice aussi. En échange du prix de la traversée, ils s’engagent à travailler pendant 36 mois, renonçant “à la libre disposition de leur temps”. Bref, de l’esclavage en CDD. Tout ce petit monde embarque pour le Nouveau Monde dans l’espoir d’une vie meilleure avec la promesse d’un morceau de terre au terme du contrat. Mais les engagés, corvéables à merci, meurent souvent jeunes victimes de mauvais traitements et de maladies. Peu d’entre eux connaissent la terre promise.

Et les Caraïbes direz-vous ? Ils tolèrent tout au plus les passages épisodiques de ces visiteurs d’un autre monde. Mais quand à les voir s’implanter de manière permanente, c’est une autre histoire… Côté Européens ce n’est pas le grand amour non plus. Pensez-vous, des idolâtres fainéants qui rejettent le travail de la terre, n’y entendent rien au droit de propriété, et sont tout au plus pourvoyeurs de poteries et de vanneries, et quand même assez dangereux… Voyez-vous, les Caraïbes avaient déjà à leur actif le massacre des Arawaks qui occupaient l’île avant eux. Ils ne gardèrent que les femmes, par esprit de commodité sans doute.

Pour mettre un terme aux « querelles de voisinage », en 1658 avec la bénédiction des bons pères jésuites et bénédictins, 600 colons français lancent une expédition punitive qui se soldera par la fin des Caraïbes sur l’île : massacrés, contraints au suicide collectif ou à l’exil.

Et voilà, en vertu du « pousse-toi de là que je m’y mette », les colons s’approprient les terres fertiles du nord, tellement prisées. Enfin chez soi !

Les colons français sont les nouveaux maîtres de l’île et leur implantation peut enfin s’inscrire dans la durée. La Martinique entre dans l’ère des habitations sucrières qui vont s’étendre sur de très larges domaines façonner le paysage et aussi l’histoire de l’île.

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