Martinique
Visiter une ancienne sucrerie entièrement reconstituée
La beauté du site
Le petit musée du café
Propriétaire :
Distillerie Saint-James
à l’origine :
Chevalier Jacques Guillaume Seguin de La Salle
Une découverte surprenante
Pour étendre la surface de ses chais, la distillerie Saint-James achète les terrains à proximité de ses champs. Mais dès le lancement des travaux, on s’aperçoit très vite que ça ne sera pas un chantier comme les autres. Pioches et pelleteuses dévoilent un trésor enfoui et plutôt ben préservé : c’est l’Habitation La Salle, une sucrerie du 17ème siècle !
S’organiser
Un lieu incontournable
Ce qui devait être un projet d’extension se transforme en un vaste chantier de réhabilitation du patrimoine qui a duré pas moins de 4 ans.
L’Habitation restaurée a été inaugurée en Septembre 2019. Pour l’avoir visitée, je peux vous dire que c’est un des plus beaux sites historiques de la Martinique. Un incontournable !
L’Habitation La Salle est à moins de 5 minutes en voiture de la distillerie Saint-James On peut donc facilement combiner les deux. Si vous en avez la possibilité, prenez le Petit Train des Plantations qui achemine en quelques minutes les visiteurs à travers les champs de cannes, de la distillerie Saint-James à l’Habitation.
Préparer sa visite :
audioguide ou plan à télécharger
L’entrée est à 5€ et un audioguide est disponible grâce à un QR code à flasher à l’entrée.
On peut aussi télécharger le plan de l’Habitation au format PDF à partir du site web des rhums Saint-James. Sinon, il y a un plan d’orientation au démarrage de la visite.
On accède à l’Habitation par un pont métallique qui enjambe la rivière Sainte-Marie, avec vue dégagée sur les champs de canne de Saint-James. La petite rivière contourne le site qui lui-même couvre une superficie d’un hectare.
La dame qui nous accueille est formidable. Elle se montre disponible – bon, il faut dire qu’il n’y avait pas grand monde – et répond volontiers à nos questions, nous fait des recommandations sur la visite et aussi des suggestions sur les autres choses à voir aux alentours de l’Habitation.
La visite est libre. On en profite pour y aller à son rythme.
On peut prendre le parcours préconisé par l’audioguide et suivre les étapes de production du pressage de la canne pour sa transformation en sucre, et la transformation de la mélasse (le résidu de transformation du sucre) en rhum, pour terminer par les chais de vieillissement.
Sinon, vous pouvez tout simplement improviser.
Avec les bâtiments de production, les chais, les entrepôts, la boutique avec son espace détente et dégustation, le petit musée dédié à l’historique du café à la Martinique, comptez bien 1h30 à 2 heures.
Allez zou, on est parti !
uN Voyage 3 siècles en arrière
Le site est flambant neuf. Paradoxal pour un lieu vieux de 3 siècles !
En fait, la restauration est récente et l’endroit est particulièrement bien tenu. On a l’impression de se retrouver dans une ferme, les bruits, l’animation, les fumées et les odeurs en moins.
Tout de suite on est happé par les allées accueillantes, et la beauté des bâtiments aux toits rouges et aux murs de pierre, la pelouse bien entretenue avec ses bancs ça et là, pour se poser.
Le terrain est plat ; très pratique quand on a de jeunes enfants ou des problèmes de mobilité.
A l’Habitation La Salle, on a le rendu le plus vivace et le plus complet de ce à quoi pouvait ressembler une sucrerie martiniquaise il y a quelques siècles. En général, ce que l’on peut voir des anciennes sucreries, ce sont des vestiges, des restes d’objets et des gravures. C’est un peu théorique et il faut un gros effort d’imagination pour se faire une idée de la vie d’une sucrerie. Là, on a presque l’impression d’y être.
L’Habitation La Salle restitue le complexe agro-industriel de la sucrerie.
On n’y verra pas ce qui constituait l’habitat, comme la maison de maître ou la maison du géreur de la sucrerie. D’une manière générale, dans les grandes habitations, la maison de maître est en retrait de la production — c’est plus confortable. Elle est également construite en hauteur, ce qui permettait au maître d’avoir une vue sur son domaine.
L’habitat des esclaves est invisible lui aussi, mais c’est presque toujours le cas, puisqu’il était élaboré à partir de matériaux périssables (terre et végétaux), contrairement aux maisons de maître qui elles, étaient en pierre (en tout cas pour celles dont on a encore la trace).
Un Village de Kalinagos
Avant d’être une sucrerie où l’on distillait un peu de guildive (l’ancêtre du rhum), puis une usine à sucre au début du 20ème, le site de l’Habitation Lassalle était occupée par un grand village d’Amérindiens, les Kalinagos. D’après les fouilles archéologiques, la présence des Kalinagos remonte au moins au 5ème siècle.
Avec l’arrivée des Français en 1658, les Kalinagos ont été tués ou se sont repliés sur l’île de la Dominique, au nord de la Martinique. Leurs terres sont distribuées aux colons qui y ont établi des habitations pour y cultiver du cacao, du café, du tabac et plus tard, de la canne à sucre.
De la sucrerie à l’usine centrale
L’Habitation s’appelle d’abord Sucrerie Survilliers. Elle est la propriété de Claude de Laguarigue de Survilliers. Originaire de l’île de Saint-Kitts, il s’installe à Sainte-Marie et épouse une certaine Luce de La Salle.
En 1786, le Chevalier Jacques Guillaume Seguin de La Salle rachète l’habitation et lui donne son nom. L’Habitation restera dans la famille jusqu’en 1885, période à laquelle la Martinique entre dans l’ère des grandes usines centrales et passe d’une économie sucrière à une économie rhumière.
Avec l’inauguration de l’habitation, Saint-James a créé deux nouvelles cuvées. Ce sont des rhums vieux avec un boisé plus prononcé que le reste de la gamme Saint James :
RD 24
Case Jules
97230 Sainte-Marie
Téléphone : +596 596 69 50 37
Site web : Distillerie Saint-James
Sam. et Dim. : 09:00 – 17:00
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