Martinique
La distillerie en activité
Le Château Depaz
La boutique et le restaurant
L’étendue du site
Propriétaire : La Martiniquaise
Création : 1651
La distillerie Depaz
doit sa singularité de son implantation sur les flancs de la Montagne Pelée.
Elle lui doit la beauté de son site, son histoire unique et la spécificité de son rhum.
S’organiser
Il faut traverser le centre-ville de Saint-Pierre, direction du Morne Rouge. Deux kilomètres plus loin, empruntez la petite bretelle qui monte sur la gauche, puis un pont qui enjambe la petite rivière Roxelane qui s’écoule dans une ravine. En 2 minutes, vous y êtes.
1651 :
Jacques Duparquet premier gouverneur de la Martinique, fonde l’Habitation La Montagne. L’habitation connaîtra l’évolution d’à peu près toutes les plantations en Martinique : on y produit d’abord de l’indigo et du tabac. Plus tard, viendra la culture de la canne à sucre.
Au 19ème siècle, l’Habitation La Montagne appartient à la famille Pécoul. C’est la grande époque des distilleries de rhum. Saint-Pierre, alors capitale de la Martinique, domine le commerce du rhum à l’échelle mondiale.
Mais au matin du 8 mai 1902, l’éruption de la Montagne Pelée, va anéantir en quelques minutes, la prospérité de la belle ville du nord surnommée le Petit Paris des Antilles.
Drame humain : 30 000 personnes sont tuées et la ville est rayée de la carte dans ce qui fut l’éruption la plus meurtrière du 20ème siècle. Il est des records dont on se serait bien passé…
Drame socio-économique : la quinzaine de distilleries construites à flanc de montagne est réduite en cendres. Saint-Pierre ne se remettra jamais de la catastrophe. C’en est fini de l’activité commerciale prospère et de la vie culturelle et politique grouillante et foisonnante.
Parmi les victimes, les Depaz, une famille de békés, mais un membre de la famille survivra : le jeune Victor Depaz.
Success story à l’américaine, renaissance, résilience, revanche sur la fatalité… Le parcours de Victor Depaz a tous les ingrédients d’une saga ou d’un film à succès.
Victor naît à Saint-Pierre au sein d’une fratrie de quatre garçons. Son père, Pierre-François Raoul est contremaître sur l’Habitation Périnelle. L’habitation a été entièrement détruite par l’éruption. On peut encore en voir les vestiges dans le centre-ville de Saint-Pierre.
S’il a eu la vie sauve, c’est parce qu’au moment de l’éruption, Victor est étudiant à Bordeaux. Il se retrouve seul et sans le sou.
Victor se destinait à la médecine, se voyait vivre au Canada, mais le destin en décide autrement. Soit, il apprend le métier du rhum, devient industriel, et finit par racheter ce qu’il reste des terres de la famille Pécoul. Il y implante la distillerie qui portera son nom.
8 Mai 1917
15 ans après la terrible éruption, les premières bouteilles du rhum Depaz font leur entrée dans la grande famille des rhums martiniquais. En 1922, il obtient sa première médaille à l’exposition de Marseille.
Une distillerie fumante
Depaz rentre dans la catégorie des distilleries fumantes, c’est à dire qu’on y opère encore le travail de distillation, de février à juin.
Mais pas besoin d’être un amateur de rhum pur jus pour se rendre à la distillerie Depaz. Le lieu a de multiples atouts pour une visite seul, à deux ou en famille. On peut se balader, visiter une usine en activité, acheter du rhum, en savoir plus sur les processus de production, admirer l’intérieur d’une grande demeure coloniale, manger créole…
On aborde la visite comme une balade libre, à son rythme : des panonceaux vous renseignent sur les différents spots d’intérêt.
Attention : le site est assez étendu et il faut reconnaître qu’on doit pas mal marcher. Cependant les allées sont suffisamment larges et praticables pour les personnes à mobilité réduite et on peut accéder en voiture sur différents points du domaine, notamment pour se rapprocher du château.
Avec ses grandes pelouses, la plantation Depaz a des allures de terrain de golf impeccablement entretenu, ponctué de cocotiers, de gros arbres centenaires et bordé de champs et cannes. A l’ouest, on pourra admirer la vue sur la mer et bien sûr la Montagne Pelée au nord qui surplombe la maison de maître.
On y va pour découvrir les processus de fabrication du rhum d’hier et d’aujourd’hui. Vous y verrez entre autres un moulin à bête du 18ème siècle, ou encore la plus ancienne machine à vapeur de l’île dans le petit musée autour du rhum. On peut y voir une série d’objets en cuivre utilisés auparavant pour la production du rhum.
Le Château Depaz est une des constructions coloniales les plus grandioses en Martinique.
Parce qu’elle en impose architecturalement, on a surnommé cette immense bâtisse de style néo-classique le Château Depaz. Victor Depaz l’a faite construire sur le modèle du château Périnelle où il avait grandi. Les travaux dureront 5 ans, de 1917 à 1922.
Onze petits Depaz y passeront leur enfance, joueront sur les pelouses aux pieds de celle-là même qui avait englouti leurs oncles et grands-parents dans sa nuée ardente 20 ans plus tôt. Plus tard, Les jumeaux Henri et André reprendront les commandes de la distillerie paternelle.
Planté au bout d’une immense allée, l’entrée du château est agrémentée de deux jets d’eau. La façade aux volets bleus est habillée de bougainvillées.
La maison est flanquée en contrebas sur sa droite d’un arbre immense, un superbe specimen d’albizia qui domine la maison par sa taille et l’envergure exceptionnelle de sa frondaison.
Pour déjeuner ou pour une petite faim
Je n’ai pas encore eu l’occasion de déjeuner au Moulin à Cannes où l’on sert une cuisine traditionnelle. Le restaurant est bien noté sur Tripadvisor. Le menu tourne autour d’une trentaine d’euros par personne, sans les boissons.
Et si c’est l’heure du goûter, dirigez-vous vers La Case à Louisette où l’on sert des pâtisseries et des boissons sans alcool.
La boutique
Pour finir la visite — ou même la débuter , car la boutique fait face au parking —, petite halte à la boutique pour découvrir l’ensemble de la gamme des rhums de Depaz et en goûter quelques-uns.
C’est l’endroit où l’on trouve le choix le plus étendu de rhums Depaz et à des tarifs plus attractifs qu’en grande surface, avec en plus le conseil et de la beauté du décor lambrissé de la boutique.
Depaz tire son rhum d’une canne à sucre cultivée sur 250 hectares répartis entre Saint-Pierre et Basse-Pointe. Ces terres portent la marque de l’activité volcanique de la Montagne Pelée et donnent aux rhums Depaz ce caractère frais et gourmand.
A cela, on va ajouter l’ensoleillement et les pluies plus abondantes dans le nord de l’île.
Les rhums Depaz se déclinent en rhums blancs avec une large gamme de rhums vieux :
Plantation
(Vieux de 3 ans)
Réserve Spéciale
(7 ans)
Grande Réserve
(8 à 10 ans)
Vous trouverez également quelques rhums de prestige comme le Millésime 2002, ou encore les Single Casks.
Vie de château
La famille Depaz a occupé le château jusqu’au milieu des années 80.
1941-1943
Le gouvernement du maréchal Pétain nomme Victor Depaz maire de Saint-Pierre.
1923
Victor Depaz est à l’initiative de la reconstruction de la cathédrale de Saint-Pierre, détruite en 1902.
1998
Un incendie détruit 700 000 litres de rhum en fûts de vieillissement. C’est pourquoi les millésimes d’avant cette année sont si rares.
1931
Victor Depaz reçoit la légion d’honneur du Président René Coty en personne. On peut voir un portrait de Victor Depaz arborant sa médaille dans le bureau du Château.
Plantation de la Montagne pelée
97250 Saint Pierre
Téléphone : +596 596 78 13 14
Site web : Depaz
Mar.-sam. : 10:00 – 13:00 et 14:00-16:30
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