– Martinique –
La Trinité
J’y avais passé un moment, le temps de prendre un verre et de discuter un peu avec Joëlle Rosemain, propriétaire avec son époux. Elle m’avait invitée à visiter le grand séjour de la maison, à la fois salon, salle à manger, salle de musique… J’avais pu galoper comme un cabri extatique sur la pelouse soigneusement tondue, appareil photo en main, parée à shooter. Bref, l’endroit m’avait ravie.
Et quand on s’appelle l’Officiel des Habitations et Plantations Créoles, il ne s’agit pas de faire les choses à moitié. Je m’étais donc promis de reprendre la route direction l’ancienne plantation de canne à sucre pour que l’expérience du lieu soit complète.
Une nuit à Saint-Aubin : check !
Comme d’habitude, c’est maman qui prend le volant.
Nous partons toutes les deux un matin pour un petit périple de deux jours, direction Sainte-Marie, avec une première étape à Saint-James pour prendre le Train des Habitations, suivie d’une halte à l’habitation le Limbé pour visiter le Musée de la Banane. L’objectif est d’arriver à Saint-Aubin dans l’après-midi et de profiter de la lumière du jour pour quelques photos. Voilà pour le plan de route.
Pas de numéros sur les chambres : elles ont toutes un nom d’opéra — un clin d’œil aux origines italiennes de madame et au passé musical de monsieur. Nous passerons la nuit sur un air de Rigoletto de Verdi.
C’est le maître de la maison qui nous reçoit. Cordial, discret, un brin mélancolique, il nous donne les informations d’usage : comment entrer et sortir, les repas, le wifi, quelques mots sur la maison…
Le wifi est poussif : un cauchemar de blogueuse. Vous avez intérêt à avoir une bonne 4G. Mais si vous voulez faire une désintox d’Internet c’est l’endroit rêvé, sinon vous allez au-devant de grandes frustrations. Il n’y a pas la télé (un choix de la maison), mais je vous rassure, il y a l’eau chaude et l’électricité et même l’air conditionné si vous y tenez.
Pour survivre aux soirées à Saint-Aubin, prévoyez un gros câlin avec Mamour, sinon un bon bouquin.
Si vous êtes du genre contemplatif et méditatif, ça marche aussi.
Comme nous sommes en basse saison, j’ai pu avoir sans difficultés une chambre dans le manoir au premier étage, avec vue sur la mer et accès à la véranda. Idéal à deux, ou seul ça va très bien aussi. Il est aussi possible d’avoir une chambre pour trois.
Nous sommes les seules à séjourner dans le manoir. D’autres vacanciers occupent les bungalows autour, plus pratiques quand on vient en famille ou pour plusieurs jours.
La chambre qui s’ouvre sur l’immense véranda face à la mer nous plaît : le lit est parfait, la salle de bain impeccable.
Mais si l’endroit a le charme des vielles maisons de famille, il en a un peu les travers : la table de nuit défraîchie gagnerait à être cirée ou vernie, il y a quelques traces de vermoulu, et les boiseries des portes et fenêtres sont parfois un tantinet récalcitrantes.
Mais le plus beau est à venir. Tant pis si le stratifié abîmé par endroits ne donne plus l’illusion d’un bon parquet. La chambre est orientée plein est, comme toutes les chambres d’ailleurs. J’ai un sens de l’orientation calamiteux mais je sais que demain nous aurons un des plus beaux rendez-vous dont on puisse rêver : une vue entièrement dégagée du soleil se levant sur la mer. Unique. Extatique. Magique. Surtout quand vous avez la véranda rien que pour vous !
Avec les heures, les ombres s’étirent sur la véranda, “dramatic effect” assuré. Pas besoin d’être extrêmement matinal si ce n’est pas dans votre nature, car après tout, “C’est faire honneur au soleil que de se lever après lui” (Yvan Audouard). Et si avec mamour vous optez pour la très grasse matinée, le petit-déjeuner est servi jusqu’à 10h. Je vous aurais prévenus…
On peut dire que le dépaysement est assuré, surtout si on choisit de passer son séjour à l’intérieur du manoir typiquement créole qui a une décoration particulièrement soignée qui rappelle les anciennes maisons de famille. C’est l’endroit idéal si on veut se retrouver à deux, détachés du reste.
Enfin moi j’dis ça, …
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